Pour qui est fait le métier de paysagiste?

Dans cet article, je vais parler du métier de paysagiste, et surtout pour qui ce métier est fait. Et aussi pourquoi certaines personnes ne supporteront pas d’être paysagiste durant toute leur carrière.

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Être paysagiste, c’est solliciter ses muscles

Devenir un vrai paysagiste, que vous rêviez d’être entrepreneur paysagiste ou tout simplement ouvrier paysagiste, nécessite un minimum d’engagement. Et c’est surtout un engagement physique car il faut admettre que le métier de paysagiste est dur.

Non seulement physiquement, ce métier nécessite une musculature très réparties. Autant dans les mollets lorsqu’il faut courir après la tondeuse, et que dans le dos.

En effet, on se forge une musculature du dos bien plus développée que tout autre personne.  Parce qu’on a toujours besoin de porter: un sac de déchets , un sac de ciment, une tondeuse, une ridelle…Et si c’est pas ça c’est parce qu’on est pendu à un arbre. (pour les élagueurs)

Au final, même si ces gestes sont répétés, et que ces outils ne pèsent pas lourd, à la fin de la journée, ils sont très lourd et portent sur le dos.

Devenir paysagiste, c’est assumer le fait qu’il faut minimum passer chez l’osthéo tout les 6 mois sinon on à mal au dos. Et que même en fin de semaine, s’il faut taper comme un malade avec la barre à mine, et bien il faut le faire. Parce que personne ne le fera à notre place.

Et vous verrez, ce n’est pas forcément une musculature de rêve, parce que justement ce n’est pas de la gonflette qu’on fait, mais du travail sur la force musculaire pur.

 

Être paysagiste, c’est avant tout vivre en extérieur

Vous le savez peut être déjà mais le métier de paysagiste est étroitement lié au climat, à la température, au gel, au froid et à la chaleur. D’ailleurs, rien ne m’arrête quand il faut bosser, on regarde pas le temps.

Et lorsqu’on travaille 130 jours par ans sous la pluie, parfois, certains n’ont plus le moral. Parce que le temps joue énormément sur le moral et sur l’avancement des chantiers.

Beaucoup de clients me disent « Ah vous avez quand même un beau métier de pouvoir travailler tout le temps dehors… » Des fois, je me demande si ces gens se rendent compte de ce qu’ils disent. Eux qui ne sortent que lorsqu’il fait beau et  dès qu’une goutte d’eau apparait ils dégainent immédiatement leur parapluie pour ne pas abimer leur coiffure.

Honnêtement, ce qui est le plus difficile, c’est la pluie. Moi, je la déteste. Mais avec les années on s’y accommode.  De toute façon, on doit bosser avec.

Parce que la pluie ou l’humidité, c’est vicieux. Durant l’hiver, le ressenti des températures est bien plus froid avec un froid humide qu’un froid sec.

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Au printemps la pluie et les décalages de températures rendent parfois malade, mais j’avoue être de plus en plus résistant vis à vis des températures. D’ailleurs je pense être plus résistant que tout bureaucrate!

Et les pluies d’orage d’été sont assez dévastatrices…

Tout ça pour vous dire que l’eau, heureusement qu’elle est aussi là pour arroser les plantes parce que moi, je m’en passerai bien.

Je me souviens quand j’avais une quinzaine d’année, je voyais un paysagiste travailler dans le jardin et il pleuvait. Je me disais « je ferai jamais ce métier de m… » et puis finalement, je le fait! Comme quoi, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis!

 

En ce moment, c’est la canicule. Il fait très chaud. Aujourd’hui, on travaillait sur un talus, et la température est monté à 41°C. Et en période de canicule, c’est aussi un gros problème.

D’habitude, j’adore la chaleur. Moi, je suis un vrai lézard. Mais à 41°C on étouffe, on a l’impression de décéder sur place. Quand en plus il faut brasser de la terre, ça devient très difficile. Alors on se repose 5 min, on descend des litres et des litres de flotte et on repart.

En hiver, c’est différent. Nous somme en plein cœur des alpes, et là encore, c’est rigoureux durant deux à 3 mois. La température descend souvent en dessous de -5°C . Je me souviens être descendu d’un arbre un peut trop vite une fois, parce que mon prussic avait gelé. La corde aussi était devenue dur et avait gelé. L’eau de la fonte de la neige avait humidifié ma corde et elle s’était ensuite gelée. En descendant, je n’arrivais plus a freiner ma descente. Bref. A cela s’ajoute le fait qu’a partir d’une certaine température et d’un certain temps resté à travaillé dehors, on ne sent plus ses doigts. Mais aussi les extrémités de ses pieds. En fait, toutes les extrémités sont touchées.

Parfois je ne donnerai mon métier pour rien au monde, parfois je l’échangerai pour n’importe quel métier d’intérieur.

Voila ce qu’est le métier de paysagiste. Personne le dit mais c’est la réalité que nous subissons tout les jours même les plus extrêmes. Si je vous dis ça c’est pas pour vous faire fuir, bien au contraire. Mais pensez surtout à là où vous vous situez. Imaginez le pire que vous risquez d’endurer en exerçant le métier de paysagiste chez vous.

Il y a des régions très clémentes, où être un paysagiste est un vrai bonheur. Il y a des régions où la  chaleur vous pèse dès le mois de mars, et il y a d’autres régions où le froid est là plus de 6 mois dans l’année. Pensez-y avant de vous lancer car après c’est foutu, il faudra faire avec!

Vous l’aurez compris si vous envisagez d’être paysagiste, il ne faut donc pas craindre les rayons du soleil car votre peau va être agressée à longueur de journée. Il ne faut pas aussi être frileux. Même si je suis le premier des paysagistes a avoir froid l’hiver. Et surtout, il ne faut pas faire marche arrière lorsqu’il pleut.

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4 réflexions au sujet de “Pour qui est fait le métier de paysagiste?”

  1. un teste d’un limpidité et réaliste sans dénigrer le metier… les années passe .. la passion finis par s’en aller.. comme dit plus haut, tonte , taille , soufflage, debrousaillage, engazonnement, pavage, dallage, muret, cloture, electricité, systeme d’arrosage, elagage, abattage, commence tot le matin, finis tard le soir… il suffit de voir le salaire sur les offres des sites de recrutements, je ne suis pas étonné qu’il n’y ai plus personne qui veulent faire ce métier; il suffot de voir les arrêt maladies MSA et l’état du corps aprés 10 ans dans le métier, il reste plus personne…très beau sur le papier, mais maintenant c’est surtout du rendement pour 80/100 des entreprises, soit on est salarié, et faut faire du rendement, soit on est à son compte et il faut tout faire, ce qui implique l’achat de nombreuses machines ( 15000 euros sans le camion), alors que dans d’autres metier l’investissement est bien moindre.
    il est aussi important de prendre en compte le fait que les conditions climatiques bloque des chantiers et qu’ensuite il faut rattraper, toujours dans l’urgence…. au final je ne veux pas être cru mais au bout de 15 ans dans ce métier, je pense que la fin n’est pas loin.
    dommage c’était un beau métier….
    2 amis tués (un en abattage, un autre en élagage), 4 en invalidité, et une bonne 10 qui ont des problemes de santés…
    aujourdhui la vérité: paysagiste c’est surtout une sorte de maçon;
    metier du paysage… je n’y crois plus, à part planter des clotures et des haies à la chaine….
    ps: cap, bac pro et BTS en poche, au final un niveau cap est largement suffisant pour 90/100 du personnel.

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    • bonjour,
      bien dit! effectivement plus les années passe plus je sélectionne les travaux que je souhaite encore faire. Et dans ce sens, le métier de paysagiste est acceptable. bon courage cdlt

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  2. Wahou

    Je viens de lire exactement ce que je pense et ce que j’essaie de faire comprendre à toutes les personnes qui ont voulu ou qui on débuté dans le métier. C’est d’ailleurs la première question que je pose à chaque apprenti ou stagiaires que j’ai rencontré : Pourquoi veux tu être paysagiste ?

    Après 4 ans dans l’entretien d’espaces verts et 6 ans en tant que chef d’équipe dans la création, malheureusement peut de candidats sont resté dans le métier après leur apprentissage voir même ils ont arrêté avant la fin de la formation ce rendant compte de la dureté de ce métier, des heures à n’en plus finir, des aléas climatiques et du salaire qui ne compense pas tout ça.

    Etre passionné c’est bien et c’est mon cas mais la fatigue se fait ressentir de plus en plus et le corps le fait comprendre assez vite. (Lumbago, entorse…)

    Et je trouve que le métier s’est détourné vers trop de travaux divers.
    Aujourd’hui il faut savoir tout faire. Pavage, dallage, terrasse bois voir escalier je veux bien mais maintenant un paysagiste est aussi électricien, plombier, carreleur, mâcon, terrassier, fait de l’enrobé voir même de l’assainissement parfois.
    Le coté végétal se perd par l’évolution de la clientèle qui ne veut plus rien faire dans leur jardin mais aussi par le volume et la rentabilité qu’il faut apporter constamment.
    C’est dommage

    Parole d’un paysagiste vosgien fatigué mais passionné

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